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Chronique de "Le Bruit des nuits" par Véronique Zorzi

Dernière mise à jour : 7 nov. 2021


Nouvelle parution au Petit Pois ! C’est avec grand plaisir que nous retrouvons Léon Bralda pour ce deuxième opus dans notre maison, quatre ans après "Les Hautes tours".


Dans ce nouveau recueil, le poète tente de redonner corps et voix à la figure maternelle, qui s’est éteinte voilà près de 30 ans.


C’est dans une langue d’un lyrisme épuré, pudique, que Léon Bralda explore donc le thème du souvenir, de la mémoire.


Poèmes souvenirs d’un temps qui n’est plus, mais que l’on devine porteur d’une force vive, à l’image de cette mère « éternelle ».


Et le poète, que l’on pourrait naïvement croire habile dompteur du langage, témoigne ici de la difficulté à dire, à saisir et fixer par les mots les souvenirs et les êtres qui nous ont construits, et qui continuent par-delà leur absence, à nous habiter.


Les peintures de Lionel Balard (alter ego du poète) me semblent habiller la couverture du recueil d’un onirisme sensible : la mère est peut-être là, comme une ombre épousant des objets familiers.


Il est bouleversant de percevoir les tâtonnements, les obstacles qui se dressent dans cette nécessité vitale à contrer l’oubli. L’on apprend la patience, la longue attente, l’écoute attentive et humble qui seules permettent la lente résurgence d’une image toute éphémère. La voix du poète se fait prière pour « Que ton sourire soit / inéluctable/ au temps ».


La figure maternelle sans cesse échappe, se fait silhouette éthérée, et de l’enfance ne demeurent que des murmures que l’on tente, par le langage ou l’action, de transmuer en voix, en présence, en mouvement vers l’avenir.


Et au cœur de cette détresse éclot l’idée d’un homme vivant, malgré tout.


Véronique Zorzi, 2021.

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